Du jeune enfant aux personnes les plus âgées, les croyances pour les Japonais se partagent entre les dieux shinto (le Shintoïsme comme pratique animiste) et le bouddhisme : rites et traditions s'entremêlent avec le culte des entités supérieures, font montre de grande gratitude envers les ancêtres, comme les esprits tutélaires de la nature, chute d'eau, arbre, pierre... (les « Kami »). Les japonais célèbrent les divinités du ciel et de la terre, la mythologie Shintô complexe inclut non pas un seul dieu, mais plusieurs divinités. D'ailleurs la création du Japon est attribuée aux deux divinités primordiales : les sœurs kamis jumelles Izanami et Izanagi.
Ces deux déesses sont issues de la 7ème génération des esprits célestes qui créèrent la plupart des iles formant l'archipel japonais, dont celle d'Onogorojima. Elles sont à l'origine de nombreux Kami ; Izanami est la mère du kami du feu, kagutsuchi no Kami. Sa sœur Izanagi pour sa part donna naissance aux Kami Amaterasu (du soleil) et Tsukuyomi (de la lune). Le Shintoïsme correspond à la période de l'art primitif indigène japonais.
Importé du continent asiatique, le Bouddhisme arrive au Japon vers le milieu du VIème siècle (entre 538 et 552) avec la délégation du roi de Corée Paekche envoyée à Yamato pour trouver l'empereur Kimmei. Cette période marque une scission avec la seule croyance primitive, parmi les témoignages artistiques les plus célèbres, on évoque la « Triade de Sakyamuni », ou la déesse de la compassion Sho Kannon. Le Bouddhisme au Japon est d'abord divisé en 15 grandes sectes, puis aujourd'hui en 7 sectes.
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L'époque de Nara (entre 710 et 793) se caractérise par le colossal Bouddha Vairocana en bronze doré du monastère Todai-ji, précédant aux statues du bouddhisme ésotérique de l'ère Heian (influencée par la Chine des Tang). On retiendra de l'époque Amida l'une des plus fameuses statues de Bouddha à Uji (influencé par le livre du Maitre Genshin).
Puis Kamakura est une ère qui est marquée par l'œuvre de sculpture des plus réputées : les 2 Kongrikishi de Todai-ji réalisés par le sculpteur de l'école Kei, Unkei. Les statuaires-portraits de prêtres indiens sont aussi réputés. Le cadet de ses fils maitre bouddhiste japonais réalisa le colossal Amidhaba Buddha de bronze. Enfin l'époque Edo qui fait face à la reconstruction des temples bouddhistes incendiés marque le renouveau de l'art avec des sculptures qui embrassent le style originel et conservateur (réalisées en bois et dorées ou peintes). C'est à cette même époque qu'apparait l'art de la sculpture des masques aux fins du célèbre théâtre Nô.
Dans les temps modernes, l'influence occidentale est très présente dans les fresques héroïques en extérieur et pour la première fois l'utilisation de plâtre.
Statues japonaises
Il existe plusieurs catégories de représentations dans l'art au Japon, les statues généralement en bronze, en bois sobre, noirci ou doré, étant de toutes tailles.
Les Dogu
Héritées du premier art natif brut japonais sous l'ère Jômon, les statuettes Dogu sont fabriquées en pierre, en argile et en terre cuite non travaillée. Elles dégagent un côté énigmatique (traits grotesques) d'où émerge une force primitive brute, ses traits ressemblent aux formes humaines.
La statuette dogu sert de rites de fertilité ou d'exorcisme et de fétiches religieux. La passion s'inscrit sur ses formes d'art primitif caractérisé par des tourbillons hautement décoratifs (formes géométriques complexes) et des lignes fortement marquées : tous ces éléments contribuant à donner une grande féminité à la statue (ou parfois aussi une statue asexuée). De face les yeux exorbités (comme le dogu d'Ebisuda) debout, les deux jambes écartées, la statue dogu est munie de petits bras et de jambes laissés nus, des hanches larges. Dans la symbolique des dogu, les artistes représentent souvent des requins, des ours et des tortues avec ces statuettes dogu de formes humaines. Mais il existe en forme de croix, de plaque et de triangle.
Ces statuettes dogu servaient d'offrandes lors de cérémonies funéraires, placées dans les tombes. Comme autre fonction, les dogu symbolisent la fertilité, s'invitent lors des rites de fécondité et lors de rites de guérison.
Les Haniwa
L'origine de ces figurines d'argile moulées et placées autour du tumulus mortuaire remonte au Japon de 720 (rapportée par les chroniques Nihon Shoki). Ces statuettes de sacrifice furent commandées par l'empereur lors du décès d'une impératrice. La coutume de l'époque imposait que le sacrifice humain soit exécuté parmi les servantes et les fonctionnaires de l'impératrice.
L'haniwa est d'abord un symbole d'offrande de nourriture destiné au chef décédé (terre cuite funéraire japonaise) très pratiqué durant le IIIème siècle et le VIIème siècle. Il existe les haniwa qui sont de simples cylindres et ceux figuratifs.
Les Haniwa cylindriques dérivent des piédestaux décorés de motifs supportant des jarres contenant du riz déposé à côté de tombes de chefs (Yayoi final). Parmi les formes on pouvait voir différentes figures : carquois, sabres, boucliers, armures, parasols, éventails, maison, armes, chevaux, oiseaux, chiens, sangliers, cerfs, poissons, êtres humains, guerriers, musiciens, danseurs, prêtresses... Il existait des Haniwa de plus de 1,30 mètre de haut.
Ressemblant à des lions, les Komainu sont des statues imposantes toujours représentées par paire (le mâle à la gueule ouverte tandis que la femelle à la gueule fermée, ils ont parfois des cornes). Ce sont des gardiens de sanctuaire (Sanctuaire d'Itsukushima par exemple), des salles de prière et de temples, placés de chaque côté de l'entrée.
Venus de l'Orient ancien, les komainu sont alors des lions de pierre qui partagent la même origine que le Merlion de Singapour, le Grand Sphinx d'Egypte et le Shisa d'Okinawa. La Chine et la Corée importèrent cette tradition ancestrale au Japon qui son des statues éloignant les mauvais esprits.
Les statues portent des noms familiers, bodhisattva ou Amida, représentent des divinités, ou des personnalités importantes telles que les moines érudits. Si certaines statues sont présentées dans un temple miniature hautement décoré zushi, d'autres en revanche sont des figurines seules ou en lot de 2 (ou 3).
La statue de la déesse Sho Kannon (Kuan-yin) représente la sagesse, elle a été portée par l'influence du taoïsme et du tantrisme de Chine vers le Japon. Elle est la femme d'un bouddha ou d'un bodhisattva de la compassion selon la tradition du tantrisme : l'union de ces 2 aboutit à l'éveil. Avec le style artistique Gupta, cette femme est figurée avec ses formes réalistes (plénitude de la chair arrondie dans les plis des vêtements).
La Triade de Sakyamuni représente une statue de Bouddha Gautama de face au centre, entouré à sa gauche par le bodhisattva Fugen et à droite se trouve le bodhisattva Monju. Le Bouddha central porte 2 auréoles lumineuses, son corps doré revêtu d'habits rouges fait le geste de la Vitarka-Mudrâ (l'enseignement), il est assis sur un piédestal qui chevauche un lion furieux ; le bodhisattva de droite a une peau blanche, il porte une longue étole céleste, des écharpes et un pantalon large. La statue de bodhisattva Fugen tient un lotus blanc et lui aussi est au-dessus d'un lion.
Le bodhisattva Monju est assis sur un éléphant à six défenses, il est jaune et vêtu d'une tunique de moine, tenant dans chacune de ses mains un bâton d'enseignement.
Les statues ésotériques de l'époque Nara sont imposantes, elles sont formées de blocs de bois uniques massifs et lourds. Leurs draperies sont sculptées avec une impression de volume, plis alternatifs entre arrondis et découpés.
Une autre tradition de la statuette : des statuettes de chevaux peints sur des plaquettes de bois faisant office d'offrandes aux dieux (début de l'époque Edo).
Les statues Agyo et Ungyo figurent des rois célestes Ten qui ont sacrifié leur atteinte de l'illumination pour guider les hommes.
Les statues okimono sont des objets de décoration de sculpture japonaise, depuis l'ère Meiji elles sont généralement fabriquées en ivoire.
Un des huit grands bodhisattvas de la religion bouddhique, Jiz? est très populaire au Japon. Les légendes autour de ce bienfaiteur racontent qu'il aurait recueilli des bébés pour sauver sa mère des souffrances de l'enfer. Il se propose, avant d'atteindre son Nirvana, de sauver les âmes en souffrance des bébés et des jeunes enfants morts en couche ou en bas âge pour les guider sur le chemin du paradis. Les petites statues de bébés coiffées de bonnets et vêtues de bavoirs et parfois de petits vêtements représentent ces enfants sauvés par le bodhisattva Jiz?.
L'importance des animaux dans la culture japonaise
Le célèbre chien Hachiko est devenu très populaire pour sa fidélité envers son maître. De race typique Akita, l'histoire d'Hachiko date de la première moitié du XXème siècle et se poursuit encore aujourd'hui. C'est un symbole fort pour le peuple japonais. L'anecdote est que ce chien surnommé Chken (chien fidèle) avait pour habitude d'accompagner et d'attendre chaque jour son maître le professeur Ueno Hidesabur à la gare de Shibuya (Tokyo).
Un an après l'acquisition du chien, le professeur meurt, mais Hachiko poursuit son rituel et attend toujours précisément à l'heure du retour de son maître à la gare de Shibuya pendant près de 10 ans.
Cette légendaire fidélité fut bientôt réputée dans tout le Japon (relaté dans l'article « L'histoire émouvante d'un vieux chien : 7 ans qu'il attend son maitre décédé » paru le 4 octobre 1932 dans l'un des deux plus grands quotidiens nippons). Beaucoup de Japonais vinrent lui apporter de la nourriture lors de son attente à la gare.
Dans la culture japonaise, Hachiko est fréquemment présenté par les parents et les enseignants comme un exemple de loyauté. Une première statue en bronze fut érigée en avril 1934 à la gare de Shibuya, face au Shibuya Crossing. Une seconde statue a été construite et inaugurée en août 1948 devant une sortie de la gare de Shibuya. C'est alors un lieu de rendez-vous incontournable où les amoureux viennent se prêter serment de fidélité.
Une autre statue de bronze avec le maître et son chien est érigée en 2015 commémorant le 90ème anniversaire de la disparition du professeur Hidesaburo Ueno sur le campus de l'Université de Tokyo. Ainsi, le maître et son chien sont de renouveau réuni. Annuellement au mois d'avril, une cérémonie est donnée en hommage à Hachik?.
La statue Tanuki très représentée dans l'art japonais depuis le moyen âge est un canidé, un chien viverrin ressemblant à un gros raton laveur (ventre bedonnant, avec son chapeau sugegasa typiquement chinois, debout sur ses 2 pattes arrière et des testicules disproportionnés). Il appartient au monde des yokai (esprit) dans le folklore japonais où il est nommé bake danuki et symbolise la malice. Ses statues sont entreposées dans les jardins de maisons ou des restaurants pour apporter la bonne fortune.
Le plus grand oiseau du Japon s'appelle la grue, entre autruche et flamant rose. Il peut atteindre une hauteur de 1,50 m. Avec un sommet de la tête rouge et un plumage partiellement noir ou totalement blanc. Sa statue représente l'immortalité, la longévité (ce type d'oiseau peut vivre plus de 1 000 ans selon les légendes du Japon).
Autre animal dont la statue est largement représentée : le macaque japonais ou singe à la fourrure touffue avec un visage et des fesses rouges. Il mesure au minimum 1 mètre. C'est à partir de cet animal que se sont inspirés les fameux singes de la sagesse présentés dans des statues okimono (emblème asiatique de 3 singes se tenant les oreilles, cachant la bouche ou les yeux).
À partir de quels matériaux sont conçues les statues japonaises ?
L'art primitif japonais se sert à volonté de la pierre, de la terre cuite ou de l'argile dans l'artisanat. Le bronze fait alors son apparition avec d'autres alliages, puis vint l'utilisation de l'ivoire. Les objets décoratifs tels que les statues bénéficient donc d'une liste importante de matière première selon le but à atteindre, le style de l'artisan et de la période de fabrication de la statue.
Toutes ces pièces de collection de grande valeur décorative et artistique s'inspirent de tradition ancestrale dans laquelle le mot mystère rencontre l'univers de l'authentique ! La tendance actuelle attribue une place de premier choix aux statuettes et aux figurines de l'art asiatique, dont celles du Japon en matière de déco d'intérieur.
Les statues et les tableaux artisanaux venus du Japon sont nombreux, ils offrent un grand choix d'articles avec des symboliques diversifiées. En plus d'apporter de l'exotisme et du charme à votre maison (et même pour le jardin), de tels objets sont achetés comme étant des pièces surtout de collection. Enfin, il est souvent attribué aux statues japonaises le pouvoir de s'accommoder avec la discipline Feng Shui.
À quel prix acheter une statue japonaise ?
La fourchette de prix d'une statue japonaise okimono est de 120 à 180 euros ; les tableaux sculptés japonais valent en moyenne entre 150 jusqu'à 170 euros. Les statues de Bouddha et de divinités ont un prix très varié, de 50 euros jusqu'à 150 euros.
Comment se procurer sa statue japonaise ?
Aliexpress, Cdiscount, EBay ou Amazon sont des sites d'e-commerce qui présentent de nombreuses collections d'objets asiatiques. Le site Proantic est un antiquaire en ligne qui met en vente une liste impressionnante de collections du monde entier, dont plus de 500 objets d'art asiatique.
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